Du Rwanda à l'Ardèche parcours d'un café équitable

Derrière les étals du marché de l'Afrique à Bagnols, il y a des histoires à raconter.

Celle d'Aloïs Rutaba, d'origine rwandaise, présent à cette 7ème édition pour vendre et promouvoir le café qu'il torréfie, en est une qui a le mérite d'être exemplaire. "Je travaillais au Burundi, dans les années 80, pour des sociétés qui exportaient du café, raconte-t-il. En 1993, lorsque la crise ethnique a éclaté, je me suis réfugié avec ma famille en France

C'est en Ardèche qu'Aloïs trouve un lieu d'accueil et rapidement du travail. Il y a cinq ans, lorsque la situation s'est apaisée au Rwanda et au Burundi, Aloïs est retourné avec sa famille dans ces pays pour voir des parents et en a profité pour renouer des contacts avec des paysans qui cultivent du café.

"La guerre venait de se terminer; les paysans avaient leurs premières récoltes d'après guerre et avaient formé les premières coopératives", se souvient-il.

Aloïs Rutaba ramène des échantillons de café. Il se renseigne sur la distribution du café en France, avec une idée en tête: créer un partenariat avec les petits producteurs du Rwanda et du Burundi, jusqu'à la commercialisation du produit en France. "Pour moi, trois idées étaient essentielles: la qualité du café, qu'il soit payé aux producteurs à bon prix et enfin essayer de développer le métier de torréfacteur artisanal auprès des jeunes en France", explique Aloïs. Son entreprise de torréfaction, Kawa Afrika, créée le 1er juillet dernier, est située à Saint-Montan, en Ardèche.

Un cahier de charges exigeant lui permet de vendre un café arabica d'une excellente qualité, tout en respectant les petits producteurs africains, puisque ses pratiques sont les mêmes que celles du commerce équitable.